Thème « émotions et sentiments »
Moi, Max, je n’ai pas peur de le dire : j’ai peur.
Le roi du stress, le prince de l’angoisse, ne cherchez pas : c’est moi. Non, ça ne peut plus durer. Il faudrait qu’on m’indique un remède, et vite.
Un jour débarque à la maison un géant plein de barbe et de cheveux. C’est Benoît, un vieil ami de mon père, qui rentre tout juste d’Amazonie. Benoît n’a rien dans les poches et nulle part où aller. Mais il a peut-être quelque chose pour moi. Et s’il me montrait le chemin de l’imprudence...
Ne pas ressembler aux autres, quand on est une élève de cinquième, c'est, par exemple, s'intéresser au latin. Ne pas s'y intéresser comme une petite fille modèle, pour faire plaisir aux parents qui pensent que la vie sans langue morte ne vaut pas la peine d'être vécue. Ne pas s'y intéresser comme une fayote, pour récolter des bonnes notes en version et l'estime de son prof. Non, s'y intéresser pour soi, pour son plaisir, pour la joie profonde de découvrir qu'injuria veut dire injustice, et liber, libre comme livre. Or dans un monde de brutes où intello (de intellegere = comprendre) est devenu une insulte, Monelle se sent parfois très seule et très découragée. À quoi bon s'intéresser à tout quand tout n'intéresse pas les autres ? Et au fait, à quoi s'intéressent ces fameux autres ? Pour leur plaire, Monelle serait prête à devenir un cancre...
On a rarement intérêt à ce que sa mère décide brusquement de retravailler. Le défilé de baby-sitters commence et on n'est jamais sûr de bien tomber. La maman de Monelle a porté son choix sur Mme Turpin aux principes très sains et très stricts...
Depuis que sa maman s’est mise en ménage avec Edmond Blaireau, Roussette, la petite renarde, vit avec ses « presque frères », Glouton et Carcajou, les enfants d’Edmond. Ce qui n’est pas simple tous les jours.
D’autant que Roussette fourmille d’idées ! « Je veux construire un bateau. Vous voulez m’aider ? » Un bateau ! Génial ! Tout le monde est d’accord sauf que… Roussette veut construire un catamaran, Carcajou un kayak et Glouton un radeau avec ses amies la loutre et la martre !
– Un voilier ! Mais c’est idiot ! s’écrie Carcajou.
– Tu veux toujours être le chef ! grogne Roussette.
– Moi, je reste avec mes copines, fait Glouton.
Eh bien, puisque c’est comme ça, à chacun son bateau ! Et on verra bien qui est le meilleur !
Le jour de la régate arrive. Le rivière est calme, le vent porteur mais… on ne s’improvise pas si facilement marin. Même si ce n’est que marin d’eau douce !
Caché dans la chambre des parents de Thomas, Antoine attend qu’on le trouve. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire deThomas et tous les invités jouent à cache-cache. Sauf que personne n’est venu et que les autres sont partis jouer aux fléchettes dans le jardin, sans Antoine. Personne ne l’a trouvé parce que personne ne l’a cherché. Ça se passe toujours comme ça pour Antoine.
On ne se souvient jamais qu’il est là, qu’il joue, qu’il existe. Au fond, personne ne l’aime ou le déteste vraiment.
C’est comme s’il était invisible. Ce jour-là, Antoine décide de se faire oublier pour de bon. Il ne rejoint pas le groupe dans le jardin, il veut rester caché. Puisqu’il a un don pour passer inaperçu, il va s’en servir. Ni vu ni connu, il va espionner les autres.
Et découvrir leurs secrets.
Ni vu ni connu est la suite du Jour où j’ai cassé le château de Chambord (Mouche).
Sylvain s'en va par amour. L'amour est vraiment une drôle de chose, et cette drôle de chose occupe continuellement l'esprit de Sylvain. Il mange en pensant à Mahalia, il fait semblant de travailler en pensant à Mahalia, il fait la tronche en pensant à Mahalia. Pour guérir, il faudrait qu'il puisse dîner au lit et prendre des bains, avec elle, et l'embrasser, sur la bouche. Sylvain doit partir. C'est logique et c'est une bien sale affaire. Parce que, déjà, il doit tout organiser en vue de son déménagement, et aussi compter avec sa propre crise d'adolescence et ses revers de sentiments. Parce que ses parents vont faire des histoires, lui passer six cents coups de fil angoissants et collants. Parce que la famille est une drôle de chose, un peu comme l'amour. Sylvain va prendre le large, et rien ne pourra l'arrêter. Rien, sauf un Martin. Un frère fan de Skyrock, fouille-merde à ses heures, crétin immature de surcroît, trop sensible pour être léger. Une ancre humaine soudainement paralysée des jambes pour empêcher Sylvain d'utiliser les siennes. À douze ans, Sylvain va découvrir comment les histoires commencent et finissent.
Où Ferdinand pourrait-il trouver un lit pour la nuit ? Pourquoi pas chez Babouche, son copain bourré de tics sonores ? Un peu trop bruyant ! Alors chez Stéphanie, la fiancée de son grand-père ? Le problème, c’est qu’elle est en froid avec le fringant papy. Et chez Gaufrette ? Son amie muette lui fait un peu la tête, jalouse de Zibeline, la fille époustouflante qui fait battre le coeur de Ferdinand. À moins qu’il ne finisse par dormir dans la rue, livré à lui-même. Ferdinand aura bien besoin de ses micropouvoirs pour trouver un refuge et déjouer les plans d’inquiétants pyromanes.
Depuis qu’Odile n’existe plus, Émilie essaie de croire que sa cousine est toujours là. Elle se voit dormir cent ans comme la Belle au bois dormant, semer des cailloux de Petit Poucet jusqu’à la maison de sa cousine, planter des haricots magiques et grimper jusqu’au ciel pour rejoindre Odile.
– Arrête de faire l’enfant, lui dit son père. Odile n’existe plus. Tu verras son cercueil demain.
Émilie s’entête. Elle sait bien que le loup ne l’attend pas au coin de la rue, que ses haricots ne sont pas géants, que ses faux nains ne lui rendront pas sa cousine Odile. Mais elle aimerait tant !
David voudrait juste qu’on le laisse tranquille. Que les choses soient claires : non, il n’a pas besoin d’amis. Ce dont il a besoin c’est d’une mère, et la sienne est morte il y a un an. Ce dont il n’a aucune envie c’est d’aller à cette stupide chasse aux oeufs de Pâques où l’emmène sa grand-mère.
Bon, c’est vrai que cette chasse se révèle plus originale que prévue. David trouve une morte dans la forêt : une fille cachée sous des feuilles, un oeuf dans la bouche. Il se sent tout de suite bien avec elle, alors il lui parle. Et il repart.
Et puis l’autre jour à la bibliothèque, avec qui David se retrouve nez à nez ? La Morte. Elle s’appelle Rose, elle a treize ans. C’est le genre de fille qui installe sa chambre dans une vieille camionnette pour échapper à sa mère voyante et timbrée. Son point fort : elle est on ne peut plus vivante.
Il était une fois un ogre qui avait une horrible réputation. Dès que le bruit courait qu’il se trouvait dans les environs, les gens se bandaient les yeux, se bouchaient les oreilles et se recroquevillaient sous les tables. Un après-midi, alors qu’il partait en quête de son dîner, il aperçut devant une petite maison, une jeune fille qui s’activait dans le jardin. « Comment pouvez-vous rester aussi calme ? s’exclama-t-il. N’avez-vous pas entendu parler de moi ? Où diable vivez-vous ? » Il réalisa qu’elle ne le craignait pas.
Lorsqu’il se réveilla ce matin-là, l’ogre ne parvint pas à ouvrir la porte, tant la neige était tombée durant la nuit. Ogre passa alors ses jambes par la fenêtre et s’enfonça à hauteur de ses grandes bottes de cuir rouge. Puis il aperçut quelque chose frétiller au loin. Il pensa d’abord à un animal familier, chat ou lapin, mais lorsqu’il s’en approcha, il comprit qu’il n’en était rien. C’était une aile. Quitte à porter une aile, je préférerais en porter deux ! pensa Ogre.
Il y a des jours où Nestane se passerait bien d'avoir des origines géorgiennes. Par exemple quand elle doit céder sa propre chambre pendant un mois à un garçon inconnu, sous prétexte qu'il vient de « là-bas ». D'accord il a le même âge qu'elle, mais ça ne peut en aucun cas faire oublier son horrible blouson Walt Disney. Nestane trouve que Guiorgui Gougoulachvili est moche, qu'il a l'air bête et qu'il « sent l'Union soviétique ». Dire qu'il va falloir emmener cet olibrius voir la tour Eiffel, alors qu'elle pourrait rêvasser tranquille à ce qui se passera peut-être entre Antoine et elle à la prochaine boum... Nestane est si en colère qu'elle ne voit rien. Ni que Giuorgui se moque éperdument de la tour Eiffel. Ni qu'il comprend bien mieux le français qu'elle ne le croit. Ni qu'il a des tas de choses intelligentes à dire. Notamment au sujet d'Antoine.
Un mariage, une nuit de fête, la mariée mordue par une vipère… Est-ce l’histoire d’Orphée et Eurydice qui recommence ? C’est l’occasion, en tout cas, pour une invitée, de la raconter dans toute sa splendeur et ses moindres détails. Orphée, fils du roi de Thrace et de la muse Calliope, rendait folles toutes les femmes par la beauté de son chant.
Mais il n’en aimait qu’une : son épouse Eurydice. Aussi, le jour où celle-ci, mordue par un serpent, dut partir pour le royaume des morts, Orphée décida d’aller la chercher…
« J'ai compris que j'étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d'un antiquaire. J'ai été fabriqué en Allemagne. Mes tout premiers souvenirs sont assez douloureux. J'étais dans un atelier et l'on me cousait les bras et les jambes pour m'assembler... »
Alors qu’elle est devant chez elle, tranquillement assise sur un banc avec sa poupée, Iris se voit dérangée par l’arrivée d’une inconnue avec une valise. Pas de doute, c’est une étrange ! Elle doit partir, il n’y a pas de place pour elle ici ! Mais Assia ne fait que cela, partir et avancer. Elle voudrait juste pouvoir trouver un endroit où se reposer. Comment faire pour qu’Iris le comprenne ?
Assia — Qu’est-ce que j’ai d’étrange ?
Iris — Tout. Fais pas l’innocente.
Assia — Qu’est-ce que j’ai d’étrange ?
Iris — Tu as que je ne te connais pas.
Assia — Moi non plus je ne te connais pas.
Iris — Moi je suis chez moi. Toi...
Assia — Moi pas.
Iris — Alors t’as rien à faire ici. T’es pas invitée.
Le jour de ses neufs ans, Farid a eu pour la première fois le droit d'aller sur le terrain vague, de l'autre côté de la rue, là où les garçons de son âge se retrouvent pour jouer au foot. Il était sûr que ce jour serait l'un des plus beaux de sa vie. Mais tout à coup, un garçon en gandoura noire a surgi derrière lui et lui a donné une grande tape dans la nuque en criant : « Ouled Roumia ! », ce qui veut dire : « Fils de la Française ! » Jusqu'à présent, personne ne lui avait rien dit au sujet de sa mère. Un peu plus tard, le garçon à la gandoura a recommencé. Il s'est mis à attaquer Farid de plus en plus souvent, toujours avec le même cri : « Ouled Roumia ! » Maintenant, Farid vit dans la peur. Il ne sait jamais quand son tortionnaire va surgir mais il le croise presque tous les jours. Il n'a rien osé dire à sa mère et n'en a pas vraiment parlé à ses nouveaux amis du terrain vague. Il se sent terriblement seul. Il croit que ce garçon est une incarnation du mal, il le soupçonne même d'avoir des pouvoirs surnaturels. La vérité est beaucoup plus simple... et inattendue.















