Thème « communication »
Salah a des copains, des frères et soeurs, des camarades, de la famille en Algérie, mais pas d'amis. Il a le téléphone, mais personne à appeler. Il a un annuaire, mais tous ces noms d'inconnus rangés par villes et par ordre alphabétique lui donnent le vertige. Pourtant il meurt d'envie de décrocher le combiné, de faire tourner le cadran avec ses doigts, de dire « Allô ? » et d'entendre une voix lui répondre. Ce sera son premier coup de fil. Et peut-être son premier ami. Quand enfin il se jette à l'eau et compose un numéro pris au hasard dans l'annuaire, c'est une fille qui lui répond. Elle est en CM2 comme lui. Elle s'appelle Sarah. Elle est juive. Une seule lettre de différence entre leurs deux prénoms. Des siècles d'histoire, de culture et de religion de différence entre leurs deux peuples. Et si la solution, c'était de se parler ? Se raconter des secrets, se conseiller des lectures, se confier ses passions, ses questions, ses soucis ? « Le téléphone vous accepte tel que vous êtes. » Il n'y a pas que lui. L'amitié aussi.
Quand Juste Pommier a annoncé à ses copains qu’une étoile filante allait tomber sur Les Fous de la rampe, tout le monde a rigolé. Sacré Juste ! Toujours à raconter n’importe quoi. Pourquoi le ciel s’en prendrait-il à une malheureuse troupe de théâtre ? Sauf que c’est exactement ce qu’il s’est passé… Le journal l’a annoncé le lendemain : une météorite, grosse comme un pamplemousse, s’était enfoncée dans le minibus des Fous de la rampe. Personne n’avait été blessé, mais il y avait eu des dégâts. Alors, simple coïncidence ou prophétie ? La prédiction de Juste fait le tour du collège, il passe bientôt pour un gourou. Il faudrait que Juste calme le jeu… Mais pas sûr qu’il en ait envie. D’ailleurs, n’est-il pas déjà trop tard ?
Tout commence parce que Boris parle russe. Un matin, son professeur lui demande de venir en aide à un nouveau venu dans l’école. Il s’appelle Ivan, il est Russe et Boris doit lui servir d’interprète. Jusque-là tout va bien. Seulement les premières paroles en russe d’Ivan sont :
« Salutations à vous tous, pauvres vers tremblants… Sans aucun doute, vous serez tous assez faibles d’esprit pour m’accueillir parmi vous. Vos cerveaux minuscules, imbéciles comme des bulbes, sont tout simplement incapables de voir que j’ai des pouvoirs secrets dont j’ai l’intention de me servir pour faire de vous tous mes esclaves. »
Boris reste pétrifié. Qui est cet affreux garçon ? Et comment traduire son horrible discours ?
« Bonjour Tonton. Comme les chiots de Micky doivent naître cette semaine, je t’écris de la colo pour que tu me gardes le plus beau de la portée. Je te demande de supplier mon père d’accepter. Venant de son frère aîné, il ne pourra que s’incliner. »
12 lettres pour tisser des liens et parler de la vie. Et, en regard, des boîtes aux lettres suggèrent le destinataire : copain, oncle, grand-frère… ou Père Noël !
Il n'y a pas bien longtemps, au Japon, dans une petite maison à flanc de colline, vivaient un vieil homme et sa femme. Bien qu'ils n'eussent jamais eu d'enfants, ils s'appelaient l'un l'autre « Jiichan » et « Baachan ». Jiichan signifie grand-père et Baachan veut dire grand-mère.
Un jour, Baachan dit: « Jiichan, cela fait trois jours que tu n'as pas dit un mot. » « Hum, je pensais combien mes tournées me manquaient », répondit Jiichan. Baachan le dévisagea: « Depuis quand as-tu arrêté ? » demanda-t-elle. « Hum, depuis de longues années... mais mes jambes sont encore solides. Et j'ai pris grand soin de ma bicyclette... »
Jiichan était l'un des « bonshommes kamishibaï » qui racontaient des histoires aux enfants japonais, au coin des rues, autrefois, quand il n'y avait pas encore la télévision et que les enfants étaient fascinés par les magnifiques illustrations des kamishibaï, ces livres-spectacle - littéralement « théâtre de papier » en japonais. Son métier lui manque tant que, ce matin, il a décidé de reprendre le chemin de la ville. L'écoutera-t-on raconter ses histoires ? Quelqu'un se souviendra-t-il de lui ?
Le jeu du dictionnaire n'est pas un jeu d'argent, et pourtant il enrichit tout le monde et à tous les coups on gagne. On y gagne en vocabulaire. On y gagne quelques parties de rigolade, comme quand Ousmane explique que la palangrotte, c'est la femme des cavernes, ou quand j'écris que l'échauguette, c'est un petit moule à gaufrettes. Mais quand ce jeu devient l'occasion de se traiter de tous les noms pour mes deux meilleurs copains, les deux nouveaux, les deux rivaux, Ousmane, le boute-en-train et Benjamin, le premier de la classe, rien ne va plus, j'ai l'impression d'y perdre. Heureusement qu'un grand d'au moins 16 ans va tous nous obliger à nous serrer les coudes, avec ses agressions pas seulement verbales ! Alors, ce jeu du dictionnaire, il pourrait nous faire gagner aussi en confiance et en amitié, après une belle série de pataquès, d'entourloupettes et de quiproquos...
Quentin est timide et il ne sait pas écrire. Mais Marie, venue cet été passer des vacances sur la montagne, s'est montrée tellement gentille avec lui qu'il veut lui faire un cadeau, maintenant qu'elle est repartie. Comment faire ? Quentin décide de lui envoyer ce quelle aime : des bonbons au miel dans un coffret de bois gravé. S'il le confie au petit torrent, le cadeau va peut-être arriver jusqu'à Marie, qui vit au bord de l'Océan ? C'est le début d'une grande aventure, à travers les Pyrénées...
« Je crois qu'un jour j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Et ce jour-là, j'ai eu peur que mes parents ne veuillent plus être mes parents. »
Depuis ce fameux jour, Agathe ne parle plus. Pas un mot. À la maison, ses parents répondent désormais à sa place et, à l'école, elle se contente d'avoir de bonnes notes. Tout pourrait continuer ainsi, Agathe serait réfugiée pour toujours dans son jardin de silence. Mais certains événements viennent troubler la quiétude de son refuge. D'abord, Nicolas, le garçon qui la terrorise, a un accident de scooter, ensuite, Agathe repense à un secret de famille, un secret qu'elle avait mis de côté mais qui pourrait bien avoir un rapport avec son silence. Peu à peu, l'envie de parler revient, urgente et obsédante...
Rose parle comme une nouille. Dans sa bouche, les grandes personnes deviennent des lampadaires, les bisous des ventouses et les chats des moustaches à cul. Les médecins disent que Rose est une petite fille très intelligente, très émotive, avec un énorme défaut de langage.
Alors elle s’entraîne sur le chemin de sa nouvelle école : « Bonjour, je m’appelle Rose et je suis nouvelle. » Mais face à la classe, ça donne : « Bon levant, je suis neuve, et mon nom d’avant est Rose. » Et tout le monde la regarde comme une bête curieuse.
Heureusement, une fois dans la cour, Rose se révèle très forte pour jouer à chat et ne se laisse pas ennuimerder par les Sixièmes qui adorent taper sur les petits. Ça impressionne. Il faut dire que Rose n’a pas la langue dans sa poche…