Thème « scolarité »
Ils sont rares, les livres dont la seule dédicace porte, en trois lignes, l’essentiel du propos. L’Enfant, de Jules Vallès, en fait partie.
« À tous ceux qui crevèrent d’ennui au collège ou qu’on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre », écrit l’auteur en épigraphe du premier tome de sa trilogie autobiographique.
Pourquoi ressortir ce classique des oubliettes ? Parce que les souffrances infligées aux enfants et aux collégiens dans les années 1840 ne sont pas passées de mode, loin s’en faut. Nous espérons que ceux qui crèvent d’ennui au collège et qu’on fait pleurer dans leur famille trouveront dans cette lecture non seulement la consolation, mais des armes pour se défendre.
Pourquoi l’abréger ? Parce que le texte de Vallès est comme un torrent de révolte, répétitif dans son fracas, insistant dans ses éclaboussures. Pour qu’il soit lisible et portatif par les collégiens d’aujourd’hui, pour les indignés de demain.
L'Enfant, paru en 1879 est le premier tome de la trilogie Jacques Vingtras. Les tomes suivants sont Le Bachelier et L'Insurgé.
Morgane est la seule à voir les ombres. Dès qu'elle est seule dans les couloirs du lycée, elles apparaissent sur les murs. Ces temps-ci, elles se font de plus en plus menaçantes. Un jour, le pire se produit. Pourtant ce n'est que le commencement. Les phénomènes étranges s'accumulent. Le concierge de l'établissement passe ses journées à remplacer les ampoules électriques dans les couloirs et les escaliers, mais il y fait toujours noir. Les accidents se multiplient. Un professeur meurt brutalement. C'est aussi le moment que Camilia et ses amis ont choisi pour créer un club secret dont le but est de se réunir la nuit, dans le grenier au-dessus des dortoirs...
Pendant l’été, le pensionnat ferme. Pénélope, Sanouk et Ludmila partent en vacances chacune de son côté.
Sanouk est en route pour la Sibérie. Elle va enfin faire la connaissance de son père, Andreï Voronov, le poète nénètse. Il a des ennuis depuis qu’il s’est opposé à Sibergaz, la compagnie qui veut exploiter les ressources naturelles des terres de son peuple.
Ludmila s’est rendue à Moscou, où elle a retrouvé son père, un géologue solidaire du combat des Nénètses.
Quant à Pénélope, elle s’ennuie au bord de la mer Noire dans la somptueuse villa de sa tante. Tout change avec l’arrivée à la villa de la sous-directrice du pensionnat. Olga Pétrovna et la tante de Pénélope mettent au point une machination pour faire accuser Andreï Voronov de sabotage et nuire ainsi à la cause nénètse.
Lorsque Pénélope découvre qu’un complot se trame, elle prévient Ludmila. Elles décident de rejoindre Sanouk en Sibérie. Ensemble, elles vont unir leurs forces pour tenter d’arrêter les terribles événements qui se préparent.
Un jour, Linda, une fille de la classe, a fait un exposé sur les baleines, le lard des baleines, la chasse. Ca a fait rire tout le monde, et spécialement Jill, la narratrice, et sa bande, Wendy, Caroline et Tracy Wu. C'est que Linda est toute ronde, et elles trouvent très amusant de la surnommer la Baleine. Les persécutions contre la pauvre Linda augmentent au fil des semaines, il y a toujours de nouvelles choses pour l'humilier, ou la ridiculiser. Linda essaie de se défendre, mais elle est vraiment très isolée. Jusqu'au jour où Wendy décide de lui faire son procès. Jusqu'au jour où Jill comprend ce qui se passe et change de camp. Elle découvre que ce n'est pas drôle d'être « du mauvais côté ».
Chaque pause déjeuner, j’attends de rejoindre Armand et Gabriel avec impatience et curiosité. Ils me font découvrir un escalier en colimaçon qui débouche sur le toit du lycée. On y monte tous les trois pour s’époumoner « I like to be in America » en dépit de cette jolie vue sur la tour Eiffel. Même les endroits qui faisaient du lycée une allégorie de l’ennui deviennent des lieux de magie en leur compagnie : la salle de permanence rebaptisée salle « d’amusements permanents », le CDI décoré en autel à la gloire du film Chantons sous la pluie…
Lorsque Armand et Gabriel lui ont présenté « Entrons dans la fiction », un jeu de leur invention, Solange a foncé. Les autres élèves de terminale lui ont alors conseillé de se concentrer sur les choses importantes, le bac, les choix d’orientation, la vraie vie ! Mais Solange ne veut pas d’une vie où il n’y a aucune place pour le jeu, pour la fiction, pour tout ce qui la rend heureuse…
Envoûtés par la manière dont leur professeur de français leur a parlé de la littérature, trois adolescents décident de la prendre au mot et de « dépasser leurs limites ». Ils entreprennent, chacun à sa manière, un voyage initiatique.
« On a beau faire, quelquefois, c’est comme si on avait le monde entier contre soi. Et au collège plus qu’ailleurs. Jugez un peu : Un cahier enfoui pour cacher de mauvaises notes ; le chien du proviseur, Eschyle, qui le déterre pour jouer ; des professeurs qui ont tout sauf le sens de l’humour et de la mesure, et qui tous me désignent comme coupable, aussitôt c’est la menace d’une exclusion définitive. Mais à Odessa, en 1895, être exclu du collège, cela veut dire être mis à l’écart de la société. C’est presque être condamné à mort. Alors, moi qui aime apprendre, moi qui veux apprendre, comment pourrais-je échapper à une telle sentence ? »
Arielle Lefranc est nouvelle à l'École Saint-Charles, un pensionnat de jeunes filles installé dans un somptueux manoir XVIIIe, avec parc, rivière, arbres centenaires, uniformes bleu marine, traditions et extinction des feux à dix heures. Dès le premier jour, parce qu'elle est arrivée dans la R5 de sa mère mais a prétendu que son père dirigeait une grosse société, les autres l'ont rangée dans le clan des Parvenues. Il y a trois clans à Saint-Charles : Parvenues, Aristos, Intouchables. Le préclassement va de soi. Il est fonction du nom, de la fortune, de l'origine. Quant à l'admission définitive, c'est une autre affaire. Il s'agit de subir diverses épreuves comme la mort subite, la traversée du cimetière voisin à minuit pile... Ou encore d'inventer une blessure horrible à infliger à un membre d'un clan adverse. D'abord révoltée, puis intriguée, et enfin amusée et conquérante, Arielle décide de se distraire en enquêtant sur ce que les autres lui cachent. Mais la pire épreuve qu'elle va rencontrer au fond du parc, personne, ni l'Aristo la plus perverse, ni l'Intouchable la plus vengeresse, n'aurait pu en avoir l'idée...
Quand la mère de Jaijoun lui a remis le journal intime de son fils, Youmi a accepté d’être la première à le lire, au risque de se perdre parmi les souvenirs contenus dans le journal. Mais elle va les affronter, parce que c’est la dernière occasion d’entendre la voix de Jaijoun, de le comprendre, de découvrir ce qu’il a toujours caché, même à sa meilleure amie.
Un jour je suis mort. Quel est le sens de ma mort ? Les premières phrases du journal intime de Jaijoun nouent l’estomac de Youmi comme un mauvais sort. Pourquoi Jaijoun a-t-il écrit ces mots ? Que voulait-il dire ? Deux mois plus tôt, Jaijoun est mort brutalement dans un accident de moto. Et si sa mort n’était pas accidentelle ?
1968. Une petite, petite ville de l’État de New York.
Un père sans repères, une mère sans remède. Deux grands frères, dont un avalé par la guerre du Vietnam. Pas assez d’argent à la maison. Trop de bagarres au collège. Des petits boulots pour se maintenir à flot. Une bibliothèque ouverte le samedi pour s’évader. Une collection d’oiseaux éparpillée à tous les vents. Des talents inexploités. Et une envie furieuse d’en découdre avec la vie.
Dans ce roman d’apprentissage, Doug s’efforce de ne plus être ce que tout le monde semble penser qu’il est : « un voyou maigrichon ». Grâce à Lil, une alliée aussi inefficace qu’inattendue, Doug va trouver la force d’affronter la vie.
Jerry est un élève de première année dans un lycée banal. Il va devenir à son insu l’enjeu d’une lutte de pouvoir entre le directeur de l’école et le chef d’une société secrète (« les Vigiles ») qui règne sur les élèves. Chacun tente de le dominer et de le manipuler pour l’obliger à vendre, ou pas, des chocolats.
Quoi qu’il fasse, il est toujours perdant et se retrouve au ban de la communauté du lycée.
S’il y a un élève du collège que Mme Baker, la prof d’anglais, ne peut pas voir en peinture, c’est bien lui, Holling Hoodhood. Chaque mercredi, alors que la moitié de la classe de cinquième est dispensée de cours pour se rendre à la synagogue, et que l’autre moitié va au cathéchisme à l’église de la paroisse, Holling Hoodhood, qui n’est ni juif ni catholique, est le seul et unique élève à rester en cours avec Mme Baker. Elle le lui fait payer. Cela fait plusieurs mercredis qu’il nettoie les tableaux, dépoussière les effaceurs, retire les toiles d’araignée, décrasse les fenêtres. Et voilà que Mme Baker s’est mis en tête de lui faire lire du Shakespeare ! Encore un stratagème pour le faire périr d’ennui.
Pendant que Holling Hoodhood découvre La tempête et s’aperçoit que Mme Baker est moins mauvaise qu’elle n’en a l’air, l’histoire des États-Unis suit son cours. Robert Kennedy se porte candidat à la présidence, la lutte pour les droits civiques prend de l’ampleur, la guerre du Vietnam fait rage… Nous sommes en 1968, et l’Amérique s’apprête à vivre l’une des années les plus violentes de son histoire.
Le pensionnat Biriozy part à la dérive. Mauvaise gestion, démission des professeurs, élèves démotivés, flou général… Depuis qu’Olga Pétrovna ne dirige plus l’établissement de sa main de fer, les pensionnaires semblent déboussolés. Même Sanouk a des absences. Son amie Pénélope sombre dans ce qui ressemble de plus en plus à une dépression et Ludmila se réfugie dans les rêves.
Il faut réagir, et vite. Mordiev, le professeur de littérature, est convaincu que seul un voyage expérimental pourra sortir les élèves de leur torpeur. Il ne s’agira pas de faire du tourisme, mais de suivre les cours habituels en sentant le monde bouger tout autour, en le voyant se transformer au rythme des heures et des milliers de kilomètres. Mettre Biriozy sur des rails, voilà l’enjeu !
Et pourquoi pas les rails du Transsibérien ?
Martin et ses amis se doutaient bien que cela arriverait un jour, que l’un d’entre eux finirait par se faire tabasser, simplement à cause de sa façon de s’habiller ou de ses bizarreries. Ça aurait pu tomber sur Bakary, tellement bon en maths qu’il énerve tout le monde ; sur Fred, le musicien, qui se teint les cheveux en vert ; ou même sur Martin, particulièrement doué pour l’ironie. Finalement, c’est arrivé au plus gentil d’entre eux, à Erwan, le bricoleur de la bande, dont le seul tort est de porter une cravate et des chaussures cirées.
Et c’est comme si cette agression avait blessé les trois autres. Au collège, ils deviennent encore plus distants.La moindre injustice met leurs nerfs à vif. La colère circule en eux, leur donnant une énergie folle ! Ils veulent agir, mais à leur manière… forcément particulière.
Simon Peretti, quinze ans et demi, photographe de nuages, amateur de hard métal, d’Erik Satie et d’Eminem, a des centaines d’amis sur Facebook depuis qu’il est devenu le type le plus populaire du lycée. Celui qui a réussi à conquérir la fille la plus mystérieuse du quartier, une terreur, une légende. Nul doute, on les a vus, on les a pris en photo.
Ils veulent tous la connaître, réclament à Simon leur dose d’images et de commentaires. Surtout Léonard et Nessim. Ne se connaissent-ils pas depuis toujours, ne sont-ils pas frères ? Simon refuse d’en dire davantage, protège une histoire qui n’appartient qu’à lui et à la fille qu’il vient de rencontrer. Bientôt, il parlera à ses amis d’enfance, mais pas maintenant.
Pourtant, il suffit d’un week-end pour que le monde de Simon Peretti s’effondre. Pour qu’il assiste, impuissant, à son lynchage numérique. Pire, Léonard et Nessim ne font rien pour arrêter ce carnage.
Comment en sont-ils arrivés là tous les trois et justement ce lundi où il s’apprêtait à leur présenter la fille qu’il aime le plus au monde ?
Un poste à l’Éducation nationale n’a jamais été une sinécure : nous nous en doutions, et c’est ce que nous confirme l’histoire du jeune Daniel Eyssette, contraint par la ruine de son père, aux alentours de 1860, à lâcher ses études pour s’en aller bravement loin des siens gagner son pain comme surveillant dans un collège des Cévennes. Là, sa candeur et son aspect enfantin (il fait bien moins que son âge) le désigneront d’emblée comme cible de choix au mépris de ses collègues et à la méchanceté des élèves. Le roman d’Alphonse Daudet n’est pas seulement celui (semi-autobiographique) du pion chahuté et des affres du déclassé. Il est aussi le récit de l’exil et du déracinement, des vocations avortées et de l’amour déçu, des blessures de l’âme et de la nostalgie sans remède.
Mais, loin d’être un morne tissu de lamentations, il brille par l’acuité de la vision, le sens de la caricature, la vigueur de trait, le bonheur de la formule et une vitesse d’exécution qui nous font à tout moment rempocher nos mouchoirs.