Thème « recueil d'histoires »
Il suffit qu’un astéroïde traverse notre ciel pour que tout le monde pose la même question : y a-t-il, ailleurs que sur la Terre, des créatures intelligentes ? Ces créatures existent, en tout cas dans l’imagination des écrivains. Ceux dont les nouvelles sont réunies ici répondent, de multiples manières, à la question que ne cessent de se poser les hommes…
« Six textes, six mystères, une façon particulière de conduire un récit et combien de questions étonnées de surcroît ? », écrit Christian Poslaniec, maître d'oeuvre de ce recueil.
Ces nouvelles fantastiques ont été publiées entre 1928 (« Le Train perdu » de Claude Farrère) et 1977 (« L'Arbre du Portugais » de Bernard Cassac). Christian Poslaniec les a réunies, reconstituant un petit univers où le quotidien se voit toujours rattrapé par le surnaturel et l'étrange. La « quatrième dimension » est à notre porte, semblent nous murmurer dans leurs histoires Sophie Catala, Michel Carrouges, J.-G. Ballard ou encore Thomas Owen.
Dans la grande tradition du conte, « Le Train perdu » nous rappelle ainsi à l'un des plaisirs voluptueux de l'enfance et de l'adolescence : celui de se faire peur.
Amateurs de récits policiers, attention ! Vous qui avez l'habitude de refermer votre livre une fois le coupable démasqué et l'énigme élucidée, attendez-vous à une surprise. Même si vous lisez jusqu'au bout les six nouvelles de ce recueil, vous ne serez pas assurés de connaître le fin mot de chaque histoire. Une fois leur lecture terminée, un certain mystère persiste, des doutes subsistent. L'énigme est résolue certes, mais le lecteur s'interroge encore sur d'étranges coïncidences, sur le comportement bizarre d'un personnage ou sur la réalité d'un autre. Que penser par exemple de ce Monsieur X ? Costume passe-partout, mallette et sourire commercial, il possède la panoplie complète du parfait VRP. Mais en guise de savonnettes, lui, vend des crimes parfaits. Il suffit au client de choisir le genre (suicide ou accident ?), l'arme (poignard, boomerang ou arbalète sous-marine ?) et bien sûr la victime... Et que dire du comportement de cette chatte SuSu ? Tous les soirs à 20 h 30, elle trotte vers la porte d'entrée et vient se rouler sur le tapis. Elle attend que la sonnette retentisse, annonçant la visite du voisin de palier. Mais Mr Van n'est pas venu depuis des semaines ; on l'a enfermé dans un asile d'aliénés. Alors qu'attend la chatte SuSu ? Le souvenir de Mr Van ou son fantôme...
Pour les auteurs de SF, les robots sont toujours source de chaos : désintégration dans telle nouvelle de Conan Doyle, menace d’un désastre final dans telle autre de Marcel Schwob ou d’Abraham Merritt, dangereuses créatures non organiques chez Rosny Aîné… Pourtant, pour rien au monde les humains n’y renonceraient…
Une histoire sitôt lue qu'on a envie de la relire, vous en connaissez beaucoup ? C'est l'un des effets secondaires de la nouvelle à chute. Après avoir goûté le plaisir de s'être fait surprendre, le lecteur se demande comment il en est arrivé là , quels sont les ressorts de la machination dont il vient d'être la victime. La victime consentante, bien sûr. La lecture de ces vingt nouvelles à chute aux mécanismes terriblement efficaces n'en est que plus jubilatoire.
C'est toujours pareil avec les très bonnes histoires policières : avant d'avoir mis le nez dedans, on a confiance dans sa matière grise ; on aborde la première page, les neurones frétil-lants, et pour peu qu'on ait déjà lu un ou deux romans du genre, on se sent très sûr de soi. On se dit que ce n'est pas sorcier de trouver la solution. Si un esprit humain a pu la concevoir, elle n'est pas introuvable. Il suffit, c'est bien connu, de s'attacher à pénétrer l'esprit de l'auteur et de ne négliger aucun détail. Vous êtes prêts ? Commençons. Un homme est trouvé mort au milieu d'un champ enneigé. Deux séries d'empreintes mènent au cadavre, aucune n'en revient. Vous avez une idée ? Un autre homme écrit une lettre à un certain baron pour lui dire que s'il ne met pas rapidement à sa disposition une partie de ses biens, il viendra se servir lui-même. A priori, il n'y a pas à s'inquiéter, l'auteur de la lettre est en prison. Et pourtant, le cambriolage a bien lieu, à l'heure annoncée et malgré la surveillance de l'inspecteur principal Ganimard. Normal, il est signé Arsène Lupin. Comme le dit ce cher inspecteur : " J'en suis à me demander si ce n'est pas volontairement qu'il s'est fait arrêter par moi, en Amérique! " Vous donnez votre langue au chat ? Dans une maison du Sussex, en 1660, un homme est mort devant plusieurs témoins, poignardé à treize reprises par une main invisible, à l'aide d'une arme qui n'existait pas. La pièce a été brièvement plongée dans l'obscurité, on a entendu un bruit de lutte, mais le suspect, le seul suspect plausible, n'était pas armé. La porte, qui était l'unique ouverture, était close. On a fouillé le suspect, on a fouillé la pièce, de fond en comble, mais on n'a pas retrouvé le couteau à large lame qui seul avait pu provoquer de telles blessures. Comment s'est-il volatilisé ? Si vous ne connaissez la réponse à aucune de ces énigmes, soyons francs, la lecture de ce recueil vous est vraiment indispensable.
Basil Kushenovitz a grandi en Afrique du Sud, au sein d'une famille juive blanche. Par épisodes, il raconte son enfance et son adolescence dans une société obsédée par les couleurs de peau. Il raconte ce tabassage raciste dont il a été le témoin et qui fut à la fois le début et la fin de sa carrière de journaliste. Le suicide de sa voisine auquel personne ne s'attendait. Il évoque Skollie, le vieux vagabond qui vit sur les terres en friche - quand on lui en donne le droit - et la merveilleuse Hester qui dévoile certains de ses charmes dans la remise de son père, et dont on n'en finit pas de se demander si elle est noire ou blanche. L'oncle Jules, qui ne vient jamais aux réunions de famille parce qu'il établit des parallèles sournois entre l'oppression des Noirs et celle du peuple de Moïse... Souvenirs écrits avec sincérité et un humour grinçant, « Un doute sur la couleur » est un recueil de nouvelles qui se lit comme un roman.
Un amoureux attend son amoureuse pour leur première soirée en tête à tête, le Réveillon. Un oncle, honte de la famille, reçoit son neveu pour le week-end. Une jeune fille apprend que ses parents sont des menteurs, une autre découvre le dernier amour de son grand-père défunt, une troisième s'habille de pudeur et de rêve au milieu d'adultes naturistes et cyniques... Ceci est un cocktail, un patchwork, un plat aux cinq parfums. Un objet littéraire non identifié. Un mouton à cinq pattes. Un recueil à dix mains. Bref, une cinquième saison. La cinquième saison n'est pas celle qui n'existe pas. C'est celle où tout est possible. Comme de réunir cinq univers littéraires. De donner à lire des nouvelles aux lecteurs adolescents, dans un pays où il paraît qu'ils n'aiment pas ça... Nous, nous savons que si.
Ce recueil contient les nouvelles suivantes :
Pas de printemps pour Charlie, d'Arnaud Cathrine
Un été Chez Vous, d'Agnès Desarthe
Une plage en novembre, d'Olivier Adam
Bonne année toi-même, de Jérôme Lambert
La reine a fait faire un bouquet, de Geneviève Brisac
Vâ, une jeune fille née pure et rieuse au milieu d’un peuple querelleur, devient translucide à la moindre émotion. Un baiser dans le cou, et elle s’envole.
Pourra-t-elle mener une vie normale ou lui faudra-t-il bannir de son coeur tout sentiment ardent ?
Le Dévorateur, lui, a soif de vengeance. Trop de laideur sur la Terre, trop de violence. Il veut punir. Tout déchiqueter, tout avaler, sans pitié. Qui pourra l’arrêter ?
Le Géant du lac bleu, enfin, nommé Glas, est un colosse chargé de veiller sur les eaux sauvages au coeur des montagnes. S’il s’en éloigne, il rapetisse et perd ses forces. Le jour où il recueille Lynianata, une orpheline égarée sur les rochers, sa vie est bouleversée.
Trois contes mystiques, trois personnages en quête de hauteur qui posent des questions essentielles.
Mademoiselle Nuit, avec une majuscule, c'est le nom d'une mystérieuse personne très chevelue, très taciturne et très belle qui rôde la nuit sous le balcon du château d'Oscar Babaloukian, le riche marchand de peaux de bêtes. Hélas pour lui, ce nom s'écrit parfois avec une minuscule à nuit... Nyctalope, avec un I grec, ce n'est pas un concentré d'insultes et de grossièretés contemporaines, pas du tout. Un nyctalope est tout simplement quelqu'un qui a la faculté peu commune de voir la nuit, comme les hiboux. D'ailleurs le Nyctalope amoureux de l'histoire est plutôt ravi de posséder ce don puisqu'il lui fait rencontrer l'âme soeur à une heure indue. Quant au Sphinx, qui peut être aussi bien une créature diurne que nocturne, c'est ici un papillon géant à dessin de tête de mort que le héros de la troisième nouvelle croise au cours d'un cauchemar... Trois récits classiques pleins d'élégance, trois histoires de peur, de rêve et d'amour, trois histoires de nuit.
On lit quelquefois dans le secondaire un roman de Balzac, mais presque jamais ses nouvelles. On perd les jeunes lecteurs dans des méandres d'intrigues très complexes, au risque de les rebuter pour longtemps, au lieu de leur offrir le cadeau de ces textes ciselés, aussi simples que profonds, dont l'intrigue et la structure peuvent être considérés comme les modèles réduits des celles des grands romans. Administrant la description et la narration à dose homéopathique, les nouvelles de Balzac consituent autant d'échantillons représentatifs d'un univers dans lequel elles donnent envie de s'immerger plus profondément. Leur armature plus évidente, leurs effets marqués les rendent plus faciles et plus attrayantes que les masses romanesques, en fournissant des pistes de réflexion aussi passionnantes (Anne-Marie Baron).
À Los Angeles, il y a quelque part une fille qui s'appelle La et dont la mère vient de se tuer dans un hôpital. Lorsqu'elle rentre de l'école, La a de longues conversations avec une petite créature qui vit dans son armoire. Cette créature s'appelle Bleu. Elle lui parle de sa mère et va, d'une certaine manière, lui sauver la vie. À Manhattan vit une autre fille, Tuck, qui a deux mères, deux mères très cool, un peu trop peut-être. Sans rien leur dire, Tuck part à la recherche de son père. Il y a aussi Rave, qui n'a pas dix-sept ans et qui arrive le matin au lycée en limousine. Elle collectionne les bonnes notes, passe ses nuits avec des rock stars, se drogue, et personne, pas même le garçon qui l'aime, ne pourra l'empêcher de mourir. Elles sont encore adolescentes, elles vivent dans les grandes villes américaines ou ailleurs, peut-être en face de chez vous. Souvent, il y a quelque chose de cassé en elles, parfois irrémédiablement. Elles n'ont pas de parents, ou c'est tout comme. Ils sont absents de leur monde. C'est une séparation quasi normale, qui s'est faite sans heurts. Les sociologues diraient sans doute qu'elles n'ont pas de repères et ils auraient tort. Avec davantage de conviction que les adultes, elles croient en l'amour, en l'amitié, en l'art et en une certaine idée d'elles-mêmes.
Les petites déesses n'est pas un livre provocateur. Si elles sont évoquées, la drogue, la sexualité n'en sont pas le sujet. Les héroïnes de ce livre mènent toutes une existence décalée, et pourtant, elles ressemblent à toutes les filles de la terre. Pour faire leur portrait, Francesca Lia Block a inventé une sorte d'hyperréalisme poétique. Sa compréhension intime, universelle, des êtres rappelle celle de Patricia McLachlan.