Thème « mort, deuil »
Depuis qu’Odile n’existe plus, Émilie essaie de croire que sa cousine est toujours là. Elle se voit dormir cent ans comme la Belle au bois dormant, semer des cailloux de Petit Poucet jusqu’à la maison de sa cousine, planter des haricots magiques et grimper jusqu’au ciel pour rejoindre Odile.
– Arrête de faire l’enfant, lui dit son père. Odile n’existe plus. Tu verras son cercueil demain.
Émilie s’entête. Elle sait bien que le loup ne l’attend pas au coin de la rue, que ses haricots ne sont pas géants, que ses faux nains ne lui rendront pas sa cousine Odile. Mais elle aimerait tant !
David voudrait juste qu’on le laisse tranquille. Que les choses soient claires : non, il n’a pas besoin d’amis. Ce dont il a besoin c’est d’une mère, et la sienne est morte il y a un an. Ce dont il n’a aucune envie c’est d’aller à cette stupide chasse aux oeufs de Pâques où l’emmène sa grand-mère.
Bon, c’est vrai que cette chasse se révèle plus originale que prévue. David trouve une morte dans la forêt : une fille cachée sous des feuilles, un oeuf dans la bouche. Il se sent tout de suite bien avec elle, alors il lui parle. Et il repart.
Et puis l’autre jour à la bibliothèque, avec qui David se retrouve nez à nez ? La Morte. Elle s’appelle Rose, elle a treize ans. C’est le genre de fille qui installe sa chambre dans une vieille camionnette pour échapper à sa mère voyante et timbrée. Son point fort : elle est on ne peut plus vivante.
Un mariage, une nuit de fête, la mariée mordue par une vipère… Est-ce l’histoire d’Orphée et Eurydice qui recommence ? C’est l’occasion, en tout cas, pour une invitée, de la raconter dans toute sa splendeur et ses moindres détails. Orphée, fils du roi de Thrace et de la muse Calliope, rendait folles toutes les femmes par la beauté de son chant.
Mais il n’en aimait qu’une : son épouse Eurydice. Aussi, le jour où celle-ci, mordue par un serpent, dut partir pour le royaume des morts, Orphée décida d’aller la chercher…
Padouk, un ami de Jojo de la Jungle, est très malade. Trop malade pour survivre. Serein et courageux, il demande à ses amis de le laisser mourir. Mais comment s’y résigner ? Ils essaient tout pour le retenir, le ranimer : du bruit, de la musique, des danses. En vain. Après la mort de Padouk, la vie reprend son cours. Les années passent. Un jour, la soeur de Jojo panique : elle repense à Padouk, comme les autres, mais n’arrive plus à voir son visage. Alors, Jojo a une idée, pour que le souvenir de Padouk ne s’efface jamais…
Le Ferdinand revient au port de Fécamp, sa campagne de pêche à la morue à Terre- Neuve, au nord de l’Amérique, terminée. Les uns sont heureux de retrouver leurs pères ou leurs frères après de longs mois d’absence. Mais une famille porte le deuil. Hippolyte manque à l’appel.
En marin acharné, il a défié le gros temps, il a commis une imprudence, une vague l’a emporté, et même son frère n’a rien pu faire pour le sauver. La mort dans l’âme, celui-ci ouvre son coeur à ses enfants et, dans son récit, c’est toute la vie des terre-neuvas du début du XXe siècle qui prend la dimension d’une épopée, tragique et fraternelle
Qui a fauché petit lapin Hoplà ? Qui a conduit à l'hôpital petit lapin Hoplà ? Qui a vu mourir petit lapin Hoplà ? Qui pleurera petit lapin Hoplà ? Tous ses amis accompagnent petit lapin Hoplà au moment de sa mort, tous ses amis l'entourent de douceur et d'amour au moment de lui dire adieu. C'est dur de quitter ceux qu'on aime, surtout quand c'est pour toujours.
Mourir, d'accord, mais en juillet, franchement, quelle idée ! C'est pourtant le drôle de tour que nous a joué tante Brigitte. Maintenant, adieu la Bretagne, et bonjour Champagnat-le-Vieux : papa doit vider la maison, qu'on devra sans doute vendre. Une maison comme on n'imaginerait jamais : des portraits plein les murs, une panthère en marbre et… des bruits étranges dans le grenier. Vous êtes bien sûrs qu'il n'y a plus personne ici ? Il faudrait peut-être qu'on aille voir ? On peut rire de tout, mais surtout avec tante Brigitte.
Bon-Papa est mort. Bon-Papa qui appelait Suzanne Cocotte, qui faisait des blagues vraiment pas drôles avec la mousse de sa bière, qui avait une chemise à carreaux trempée de sueur, qui dégommait les taupes au fusil, et qui disait : « Voyons, on ne pleure pas pour un hamster. » Bon-Papa à qui Suzanne tirait la langue, intérieurement, plusieurs fois par jour, parce qu'elle en avait marre de ses plaisanteries, qu'elle était contre l'assassinat de taupes, et qu'elle avait beaucoup pleuré à la mort de son hamster.
Bon-Papa est mort dans sa chemise à carreaux, en tondant la pelouse avec Suzanne. La maison est pleine de larmes, de coups de téléphone, d'hommes en chaussures noires, et de silences inquiétants. Dans la cour, il y avait une grande malle noire. Suzanne se pose des questions, elle pense à Bon-Papa et elle attend l'arrivée de l'oncle Henri.







