Thème « conte détourné, le petit chaperon rouge »
Une présidente de la République féministe à qui un sondage révèle qu’une certaine Blanche-Neige est plus intelligente qu’elle… Une descendante du Petit Chaperon rouge vêtue de bleu marine qui se croit plus maligne que tout le monde, et enferme sa grand-mère dans la cage au loup du Jardin des Plantes… Un enfant maltraité par son oncle et dont chaque larme qui coule se transforme en cigarette… Vers 1980, Philippe Dumas et Boris Moissard furent les premiers à mettre en pièces, retourner, réécrire, en un mot à pasticher les contes classiques de Grimm et de Perrault pour mieux leur rendre hommage dans un recueil qui allait devenir un best-seller. Leur secret ? Décors et accessoires contemporains, langue châtiée.
Souvent imités, jamais égalés, ils ont décidé de fêter leur amitié et ses trente ans de bonheur en ajoutant à leurs cinq textes d’origine un inédit : Le pommier de Pomanchou.
Ils sont amis d’enfance. Boris Moissard était libraire quand Philippe Dumas est venu lui demander de rédiger des textes pour un projet d’album qui comptait alors quelques croquis, dont un Petit Chaperon vêtu de bleu. Aussitôt dit, aussitôt fait. Pour regarder d’un oeil étranger, sinon objectif, la pile de volumes diminuer sur son comptoir, le libraire prit un pseudonyme, qui est à lui seul, sous forme de contrepèterie, un hommage à la littérature (Maurice Boissard était un pseudonyme de Léautaud). Le couple légendaire Dumas-Moissard était né.
Elle porte un casque rouge, une écharpe rouge, des gants rouges, des bottes rouges et elle s’en va, sur son scooter, voir sa grand-mère malade, à travers les bois menaçants et glacés…
Vous croyez savoir qui elle est, et ce qui va lui arriver? Peut-être vous trompez-vous… Car cette petite fille s’appelle Zloty et, certes, elle va rencontrer un grand méchant loup, mais aussi de grands nains et de petits géants, et en particulier Kopek et Samovar, un nain grand et un géant petit qui ont tous les deux… la même taille, et vont devenir ses amis pour la vie !
Depuis toujours, c’est-à -dire depuis bien avant que ces mots soient galvaudés, différence et tolérance sont les deux mamelles des histoires de Tomi Ungerer. Un ogre protecteur, trois brigands bienfaisants, quatre ou cinq bêtes prétendues nuisibles qui sauvent des vies… Son œuvre complète n’est qu’un festival de bonté politiquement incorrecte. Ici, c’est un nain et un géant qui ont la même taille (tout est relatif) et qui nous éclairent sur la grandeur de l’amitié.