Thème « Asie »
Depuis une quarantaine d’années, Le Livre de la jungle est irrésistiblement associé dans nos mémoires à la frimousse du jeune Mowgli, aux soucoupes géantes des yeux du python Kaa, à l’ours Baloo qui se gratte le dos sur les troncs de cocotiers, bref à Walt Disney. On a perdu de vue, parfois, la sobriété et l’élégance du style de Kipling, oublié aussi que l’ouvrage est un recueil de courtes nouvelles, suivi d’un autre intitulé Le Second Livre de la jungle.
Cette édition réunit dans un seul volume les deux textes, en conservant seulement les nouvelles ayant trait au « petit d’homme » recueilli par les loups et que ses amis de la jungle indienne vont protéger des griffes du redoutable tigre Shere Kahn.
Kipling est longtemps resté le plus populaire des écrivains britanniques. Ce « génie qui ne se préoccupait pas de bien parler », selon la formule d’Oscar Wilde, fut aussi, en 1907, le plus jeune auteur à recevoir le Nobel de littérature.
Loin de chez moi raconte l'histoire de Veron Dumehjian, jeune Arménienne née à Azizya, en Turquie, avant la Première Guerre mondiale. En 1916, le ministre turc Talât Pacha ordonne par décret l'extermination totale des Arméniens de Turquie. « Un terme doit être mis à leur existence par tous moyens, même extrêmes. Il ne faudra tenir aucun compte ni de l'âge, ni du sexe, ni d'aucun scrupule de conscience... »
Comme des milliers d'autres déportés, Veron part avec sa famille, vers la Syrie d'abord, échappant de peu aux massacres, puis vers Smyrne. « Avant», dit-elle, « je n'avais jamais pensé que je n'étais pas chez moi à Azizya, ni qu'il pouvait exister des conflits entre les gens parce que certains étaient chrétiens et d'autres musulmans. »
Terrible histoire que celle qui fait de Veron, enfant très gaie, toujours disposée au bon côté des choses, une jeune fille grave et simple. Et chronique terriblement émouvante que celle des épreuves subies par une jeune Arménienne, qui va devenir américaine d'adoption.
Au siècle dernier, l'histoire véridique de Lalu Nathoy, une jeune fille chinoise qui fut vendue par son père pour deux sacs de grains, condamnée à la prostitution, puis embarquée sur un bateau à destination des Etats-Unis, et finit un jour par recouvrer la liberté.
Sheng-Hui, Immense savoir en chinois, est né en 1956 dans le Yunan. Sa mère, Kuo, s'est tout de suite inquiétée des prédictions fâcheuses qui entouraient sa naissance. Mais elle ne peut empêcher le destin, et Sheng-Hui se retrouve orphelin à quatre ans. Il est élevé dans la forêt par un moine bouddhiste et un vieux chat blanc qui lui apprennent l'antique sagesse chinoise, qui l'ennuie beaucoup, et les romans d'aventures, qui lui plaisent énormément. Il aime surtout Les Aventures du roi des singes qui racontent le voyage en Occident d'un moine et d'un guerrier aux pouvoirs magiques. C'est ce voyage qu'il va refaire: de Hong Kong en Amérique, il recherche le Sutra du Rire qui fait accéder à l'illumination et à l'immortalité.
L'histoire de Sheng-Hui fait traverser la Révolution chinoise et ses convulsions, mais aussi l'Amérique des années 70, vue d'un oeil fasciné et critique.
C'est un roman rocambolesque, l'aventure d'un Tintin chinois pris entre le bouddhisme et les Gardes rouges. Un À la poursuite du Diamant vert, où le trésor serait le Sutra du rire.
Pendant près de trois ans, le fils d'un boulanger de Damas tient son journal. Il fait ainsi la chronique d'un vieux quartier de la capitale syrienne, véritable mosaïque de nationalités réunies par les hasards de l'histoire. Il trace aussi le portrait d'une foule de personnages attachants : sa mère d'abord, à laquelle l'unit une complicité exceptionnelle ; son vieil ami Selim, qui mêle sans cesse dans ses écrits le mythe et la réalité ; Nadia, la jeune fille qu'il aime, et bien d'autres encore. Mais surtout, il découvre peu à peu la situation politique de son pays, marquée par l'injustice, l'absence de liberté et la répression de toute opposition. Pour témoigner de cette réalité - et la dénoncer - il n'a qu'une ambition : devenir journaliste.
Voici le journal de bord de la conscription dans l'armée israélienne... d'une fille ! Car là -bas, même les filles doivent faire leur service. Nous sommes en 1988-1990, à l'époque de la première Intifada, et Valérie découvre un monde inconnu, son ambiance particulière, ses codes, ses secrets, ses camaraderies, sa drôle de façon de faire mûrir les bachelières férues de grands auteurs humanistes. Les soldats en Israël, « personne ne les regarde en particulier parce qu'il y en a trop, parce que c'est normal et que tout le monde est habitué, tout le monde a été, est ou sera un jour à l'armée. » Ce livre sort de l'ordinaire.
Sami et Charif sont inséparables. Après sa fuite de Syrie, Charif raconte leur enfance dans les ruelles sinueuses de Damas. Leurs subterfuges malicieux pour supporter l’école, la vie de leur protecteur, le sage facteur Élias, le meilleur joueur de luth arabe de tous les temps. Il raconte l’histoire de Sami, qui combat courageusement l’injustice et risque sa vie par amour pour Joséphine. Bientôt surviennent des événements qui leur ouvrent les yeux. Quand la résistance contre le dictateur grandit et que la révolte de Daraa éclate, les amis doivent se cacher. Alors se perd la trace de Sami…
Leela a été fiancée à deux ans, mariée à neuf. À treize ans elle s’apprête à s’installer dans sa belle-famille quand son mari, mordu par un serpent venimeux, meurt de ses blessures.
Dans l’Inde des années 1920, il y a pire que d’être un intouchable. C’est être une veuve.
Leela va devenir une morte vivante. Rester cloîtrée pendant un an. Ôter tous ses bijoux, se raser la tête et ne plus porter qu’un sari spécial couleur de boue. Elle ne devra jamais se remarier. Partout où elle passera, elle portera malheur. Elle est au désespoir.
Heureusement, Leela peut compter sur quelques alliés : Kanubhai, son frère aîné, qui a promis de revenir l’aider ; Saviben, sa directrice d’école, qui est décidée à lui donner des cours à domicile. Ainsi que Gandhiji, un drôle de bonhomme qui prend fait et cause pour les paysans, les tisserands et tous les opprimés. D’ailleurs, celui-ci commence à bousculer les traditions et les consciences dans tout le pays…
Kashmira Sheth est l’auteur d’autres romans avec l’Inde pour toile de fond et des héroïnes à forte personnalité, mais celui-ci est le premier traduit en français. Elle a écrit cette histoire d’émancipation progressive d’une jeune fille veuve, en prenant modèle sur sa grand-tante chérie qui, comme Leela, a connu les débuts de Gandhi et vécu la longue marche de l’Inde vers la libération et l’égalité.
Piliers et palmiers mêlés, elle surgit du désert de Syrie, imprévisible et frémissante, bleue et verte dans l’écrin d’un océan de sable. Palmyre ! Les légendes pullulent sur son compte. Elle aurait été fondée par le roi Salomon. La Bible l’appelle « celle qui garde », et les caravaniers la surnomment « la fiancée du désert ». N’a-t-elle pas symbolisé le carrefour des civilisations, sur la route des épices, entre Orient et Occident ? Hélas, sa période glorieuse est révolue. Simple colonie, elle végète désormais sous le joug de l’Empire romain.
Parmi ses habitants, Palmyre compte une jeune fille qui lui ressemble. Impatiente, belle, sensuelle, éprise de liberté, fière, révoltée. Bridée. Elle aussi a des origines légendaires. La reine Cléopâtre serait son ancêtre. Elle aussi a plusieurs noms, arabe, grec, juif, Bat-Zabbai, Al-Zaba, Zénobie, « femme à la longue chevelure », « vie de Zeus ». Elle aussi rêve de gloire. Elle aussi se trouve à un carrefour.
Demain, le jour de ses 13 ans, elle aura le droit de monter une chamelle de course. Et si cette cavalcade était le premier pas vers une immense libération, pour elle, pour les femmes, pour sa ville, pour son peuple ?
C’est par un matin d’hiver, il y a deux ans, après des heures de route à travers le désert de Syrie, que Marie Goudot a découvert les ruines de Palmyre et sa palmeraie surgie des sables. La magie des lieux et la légende de la jeune reine qui voulait secouer le joug de l’Occident pour bâtir son propre empire l’ont convaincue de faire une entorse, somme toute très cohérente, à sa passion pour la Grèce antique et ses splendides héroïnes, Hélène, Médée…








