Thème « Asie »
Menacée de mort par le sultan Schahriar, qui a juré de déflorer une vierge chaque nuit avant de la tuer au matin, la belle Shéhérazade met au point un ingénieux stratagème pour échapper à son destin. Tous les soirs, elle entame une histoire qu'elle ne termine jamais avant le lever du jour. Désireux de connaître la fin, Schahriar lui laisse la vie sauve pendant mille et une nuits. C'est dans ce cadre que viennent s'enchâsser les récits d'Aladin, d'Ali Baba ou encore de Sindbad...
Les Mille et Une Nuits sont sans doute l'oeuvre de la littérature arabe la mieux ancrée dans notre imaginaire. Au tout début du XVIIIe siècle, lors d'un séjour en Syrie, le Français Antoine Galland découvre les manuscrits des Mille et Une Nuits et les traduit. C'est cette traduction, la première dans une langue européenne, qui, par l'engouement qu'elle suscite pour une partie du monde encore peu connue, sera à l'origine du développement de l'orientalisme en Europe.
Une grande agitation règne à Jaipur, dans les jardins du mahârâja Sheyhavan. Son fils, le prince Vivek, a choisi pour épouse Shakti, la fille du jardinier ! Un conte de fée commence alors pour la jeune fille, dans les ors et le faste du Palais des Vents. Mais la princesse Shakti se sent vite prisonnière de cette nouvelle vie faite d’obligations et d’interdits. Lorsqu’elle décide de s’enfuir, le redoutable mahârâja envoie des mercenaires à sa poursuite… Et c’est par la seule force du récit que l’inventive Shakti tentera de s’en sortir. Nuit après nuit, il lui faudra forger des histoires nouvelles pour se libérer.
La légende dit que, lassé de la vie publique, le vieux sage Lao Tseu décida de se retirer définitivement dans les territoires interdits de l’Ouest. Juché sur son buffle noir, il atteignit une ville lointaine où un garde-frontière le reconnut… Imaginez maintenant qu’un événement imprévu se glisse dans ce récit. Au moment de franchir la frontière, Lao Tseu et le garde croisent Poisson de Jade. Enfant trouvée, elle ignore d’où elle vient et pourquoi ses parents l’ont abandonnée. Du haut de ses 13 ans, elle est déterminée à trouver qui elle est. Lao Tseu va la prendre sous son aile, l’aider à trouver sa voie et… la Voie du Tao.
Sothik est né en 1967 dans un Cambodge en pleine tourmente. Il a trois ans quand la guerre civile fait rage, huit ans quand les Khmers rouges prennent le pouvoir. Du jour au lendemain, tout change. L’argent est aboli, les livres sont détruits, la religion interdite, la propriété privée n’existe plus. Sothik et sa famille doivent quitter leur maison en laissant tout derrière eux et prouver sans cesse leur obéissance au nouveau régime. Mais cela ne suffit pas ! Les Khmers rouges décident brutalement d’enlever les enfants à leurs parents afin de mieux les éduquer. Sothik rejoint un groupe d’enfants de son âge. La famille n’existe plus, la terreur et la famine s’installent…
Marie Desplechin est allée pour la première fois au Cambodge en 2014. Invitée à rejoindre Sipar par Suzanne Sevray, longtemps en charge de l’international à l’école des loisirs, elle a suivi sur place le travail des équipes et fait la connaissance de Sothik. C’est à la fin d’un séjour de trois semaines qu’ils ont décidé de travailler ensemble à ce livre, que Tian a accepté d’illustrer.
Passer l’automne à Kyoto. Toute une saison, autant dire une éternité… Margaux en rêvait depuis toujours. Mais la veille de son départ pour le Japon, elle n’a plus envie. Entre-temps, elle a rencontré Mathias et ça change tout.
Comment va-t-elle supporter ces trois longs mois de séparation, privée de Mathias, de ses caresses et ses baisers ? Pour ne rien arranger, elle vient d’apprendre que sa mère ne faisait plus partie du voyage et qu’elle-même allait jouer les jeunes filles au pair, coincée entre un père pas facile à vivre et une petite soeur énergique comme une pile électrique.
Si elle savait ! Là -bas, Margaux va s’émerveiller devant ses premières feuilles d’érable rouges, les momiji, les fleurs de camélia et les temples illuminés. Elle va rencontrer Éric Dufay, jeune photographe au sourire carnassier et aux yeux pétillants qui a un don certain pour l’agacer. Là -bas, l’automne va passer plus vite que prévu.
Il y a quelques semaines encore, je grattais la guitare avec Jeremy dans le garage, en rêvant de gloire et de rock’n’roll pendant que P’pa, couché dans le cambouis, trafiquait ses moteurs.
Il a fallu que nous croisions les sergents recruteurs, sur le parking du supermarché, un jour où nous avions soif de Coca.
Ils lui ont promis qu’il aurait un bon job, qu’il construirait des ponts.
Alors il a signé. « Le soldat spécialiste de première classe Jeremy O’Neil est définitivement affecté à la compagnie Sygma du 3e bataillon du 504e régiment de parachutistes de la 82e division aéroportée » dit le papier.
En clair, ça veut dire que Jeremy part là -bas. Là où la guerre fait rage. Il y va pour tuer ou pour se faire tuer. On ne va pas le revoir avant des mois. Il a promis de m’écrire.
Et tous ses mails, il les termine par cette formule : Be safe.
C'est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d'info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l'horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s'habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s'allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin animé. Voilà des jours qu'elle écrit ce qu'elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l'espoir quand même. Ce qu'elle pense, ce qu'elle écrit, quelqu'un doit le lire. Quelqu'un d'en face. Elle l'imagine déjà , cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie...
Ce livre a été adapté au cinéma par Thierry Benisti (scénario co-écrit par Valérie Zenatti et Thierry Benisti) sous le titre « Une bouteille à la mer » en 2011.
Le film a reçu le « Prix national lycéen du cinéma », organisé par le ministère de l'Éducation nationale.
Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule. L’adolescente se retrouve dans la forêt de l’île japonaise de Hokkaido, reliée physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le lien entre Julie et l’enfant perdu ?
Dans un petit atelier aux volets clos, six garçons s’installent pour la nuit. Ils ne se parlent presque pas. Ils n’osent pas. Ils ne connaissent même pas les prénoms les uns des autres, le patron l’interdit. Ils savent seulement qu’ils doivent se coucher tôt, et se mettre au travail avant l’arrivée du patron. Sinon, ils recevront des coups et seront privés de nourriture.
Gopal est le dernier arrivé, et apparemment le seul qui songe à s’échapper. Sa famille a récemment quitté son village pour venir à Bombay dans l’espoir d’une vie meilleure. Ses parents ignorent qu’il a été enlevé et enfermé ici.
Dans cette prison, le silence qui règne entre les garçons et le climat de délation entretenu par leur geôlier sont pires que les barreaux aux fenêtres. Gopal ne sait s’il parviendra à les briser. Mais si une solution existe, elle ne peut être que dans sa tête.
Après avoir abordé la condition des veuves en Inde dans Un sari couleur de boue, Kashmira Sheth, auteure indienne installée aux États-Unis, dénonce le travail des enfants. Des millions d’enfants « sans noms » car privés de leur identité en même temps que de leur enfance.
Lila s’envole pour Tokyo avec dans son sac une urne contenant les cendres de son frère Krimo qu’elle transporte clandestinement, bravant divers interdits. Si elle entreprend ce long voyage, c’est pour respecter les ultimes volontés de ce dernier, tué alors qu’il tentait d’échapper à la police, une nuit à Grigny. Mais Krimo n’était pas un délinquant, il essayait seulement d’aider leur aîné à tous les deux, Redouane, accusé d’avoir trempé dans une sale affaire de drogue et incarcéré depuis. Heureusement, dans son périple Lila peut compter sur les conseils d’Adel, qu’elle a rencontré à l’aéroport, un jeune génie aussi maladroit qu’attachant, par ailleurs grand spécialiste du Japon et de sa culture. Réussiront-ils à échapper à la mystérieuse silhouette qui les traque depuis leur départ de Paris ?
Il s'est fait des copains. Il travaille bien en classe. Il est poli et gentil. Il fait l'admiration de tous, parents et professeurs. On le donne en exemple. On dit qu'il est un modèle d'intégration. Il a treize ans et il mesure 1,38 m. Alors, pour rigoler, les autres l'appellent le nain jaune. Il est l'un des deux millions de Sud-Vietnamiens qui ont fui leur pays envahi par les troupes communistes du Nord en 1975. A l'époque, on les avait baptisés les boat people. Peu à peu, avec des moyens de fortune, sa famille a reconstruit sa vie en France, terre d'asile. Grâce aux rites, aux fêtes, aux bougies, aux photos, à l'encens, aux fruits de toutes les couleurs, elle enseigne au petit dernier à maintenir la tradition du bouddhisme. Lui, écartelé entre le passé et l'avenir, ne se sent ni intégré ni gardien des traditions. Il se sent perdu. Par éclairs, il revoit des images d'avant, des souvenirs de là -bas. Une barque sur l'eau calme, un pays entier à réapprivoiser, à rejoindre.
Selda a quitté la Turquie avec sa famille pour venir vivre en Suisse. Isolée dans sa famille, incapable de s'exprimer en allemand, rejetée par sa classe, elle tente pourtant de s'intégrer dans ce pays d'accueil. Parce qu'elle a une nature gaie et qu'elle est aussi courageuse que sa vieille grand-mère qui, là -bas, derrière les murs de la maison d'Izmir, guette ses premiers succès. À force de courage, d'intelligence et de tendresse, Selda apprivoise doucement cette Suisse à la fois si parfaite et tellement inhumaine. Un jeune immigré clandestin, Ferhat, lui sauve la vie. Ensuite elle rencontre Gisèle, qui meurt de faim dans sa grande villa du quartier chic. Ce sont des amis comme jamais elle n'en avait espéré. Ils se trouvent bientôt engagés tous les trois dans une aventure tragique. Selda et Gisèle parviendront-elles à briser le piège qui se referme sur Ferhat ?
Les filles ? Des êtres stupides. Des bouches inutiles à nourrir. Les marier ? La dot coûte cher. Mieux vaut les tuer dans l’oeuf.
Les intouchables, les « hors castes » ? Des parasites. Bons à rien. Arriérés. Condamnés aux basses besognes. Il faut les fuir à tout prix.
Dans l’Inde de tous les possibles, mais aussi des préjugés tenaces, les routes de deux parias se croisent. Elle, Isaï, était venue en cachette assister aux funérailles de sa mère. Lui, Murugan, d’un geste respectueux, a replacé une fleur tombée du brancard.
Leur premier dialogue s’est fait en rythme et en musique. Chanter, jouer, ils en rêvent tous les deux. Ils osent partir. Leur traversée du pays sera semée d’embûches et de mauvaises rencontres.
Mais Sarasvati, la déesse au luth, veille sur eux.
Chez les Cunxin, des paysans chinois, il faut travailler dur pour ne pas mourir de faim. Souvent, le soir, lorsque les sept enfants se réunissent à table, il n’y a pas à manger pour tout le monde.
À 9 ans, Li, l’avant-dernier, est envoyé à l’école. Il y apprend à lire sur le Petit Livre rouge « Longue vie au président Mao » et à conjuguer les verbes : « J’aime le président Mao, Tu aimes le président Mao, Il aime… »
Un jour, alors qu’il récite les préceptes du Grand Timonier, quatre fonctionnaires en veste Mao et manteaux à cols de fourrure synthétique entrent dans la classe. Ils font déshabiller les enfants, les mesurent de la tête aux pieds, appuient vigoureusement leurs genoux contre leurs reins pour vérifier la résistance de leur hanche. Au final, quinze élèves parmi ceux sélectionnés dans la province, seront recrutés. Le but : devenir de grands danseurs et faire rayonner la révolution chinoise dans le monde.
À sa grande surprise, Li est choisi. Dans son village on dit que c’est parce qu’il aurait trois longs orteils grâce auxquels il pourra tenir longtemps sur ses pointes. Mais avant de devenir danseur étoile, il faudra quitter sa famille, adhérer à la Révolution culturelle et se plier à la dure discipline de l’école de danse de Pékin, dirigée par Madame Mao.
Le grand-père de Yongouk est sur le point de mourir pour la cinquième fois. Mais ce soir on dirait que c’est pour de bon. Il a demandé à son petit-fils d’appeler son père, ses oncles, ses tantes pour qu’ils accourent à son chevet. En vain ! Les enfants de Papi ont tous refusé de venir, persuadés qu’il s’agissait encore d’une fausse alerte. Il faut dire que, dans la famille, Papi compte souvent pour du beurre. Yongouk est le seul à prendre soin de lui, à l’aimer. De son côté, Papi a confié à son petit-fils un grand secret. Il s’agit d’une boîte entourée de ruban adhésif qu’il ne faudra ouvrir qu’après sa mort. Son contenu servira à organiser la cérémonie d’enterrement, ce que Papi appelle le « dernier événement ». Il semble imminent…
« Ils vont regretter de m'avoir emmenée. Foi de Margaux. » Depuis des mois, Margaux rêvait de ce périple en Asie avec son père. Mais, pour cause de dépression paternelle, elle se retrouve à voyager seule avec cette famille de location au rabais à qui elle a été confiée : Ralf le père, Aline la mère possessive, et Jesse leur fille de 13 ans, rebaptisée illico « Supernigaude ». Si mal accompagnée, Margaux est bien décidée à n'apprécier sous aucun prétexte les charmes de l'Orient. Elle a beau freiner des quatre fers, les parfums de l'Asie lui chatouillent les narines, et les rues vivantes et colorées lui font de l'oeil. Le Vietnam l'appelle. De virées en échappées solitaires, Margaux succombe à ce pays si étrangement familier. Elle va y découvrir sa propre histoire.















