Sylvie Weil | L’école des loisirs, Maison d’Édition Jeunesse
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Sylvie Weil est née aux États-Unis où ses parents avaient émigré pour fuir la persécution des Juifs d'Europe. Agrégée de lettres à vingt-deux ans, elle enseigne la littérature française à la faculté de New York, mais vit pour moitié à Paris. Elle a publié plusieurs romans dont La bulle cauchemar aux éditions Joëlle Losfeld. C'est en apprenant à lire la Bible en hébreu à un moment difficile de sa vie qu'elle est tombée amoureuse de Rachi, le célèbre commentateur de la Torah....

Sylvie Weil est née aux États-Unis où ses parents avaient émigré pour fuir la persécution des Juifs d'Europe. Agrégée de lettres à vingt-deux ans, elle enseigne la littérature française à la faculté de New York, mais vit pour moitié à Paris. Elle a publié plusieurs romans dont La bulle cauchemar aux éditions Joëlle Losfeld. C'est en apprenant à lire la Bible en hébreu à un moment difficile de sa vie qu'elle est tombée amoureuse de Rachi, le célèbre commentateur de la Torah. Prise de passion pour l'univers du judaïsme champenois du XIe siècle, elle a donc écrit la vie de Rabbi Salomon ben Isaac dans Les Vendanges de Rachi (Flammarion). Et puis, elle a eu envie de parler d'une des petites filles du grand rabbin. Écrire Le Mazal d'Elvina, son premier livre pour la jeunesse, l'a rendue vraiment heureuse autant pour le plaisir de créer un monde imaginaire et médiéval que de se remémorer sa propre enfance. Car, dit-elle, elle a adoré être une petite fille « légère sur ses pieds ».

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ELVINA, C'EST MOI ! : Quand Sylvie Weil se lance, voici trois ans, dans l'écriture du "Mazal d'Elvina", elle ne sait pas encore où va la mener son héroïne, Elvina (qui a déjà fait une brève apparition dans "Les Vendanges de Rachi", roman paru chez Flammarion en 2000). Tout commence il y a plusieurs années durant un été que Sylvie décide de consacrer à la lecture de la Bible en hébreu. Dans une famille juive pratiquante, un enfant de cinq ans sait qu'au bas de chaque page se trouve le commentaire de « Rachi » : Rabi Chlomo Yitzhaki. Pour Sylvie, qui a grandi dans un milieu résolument laïc, ce commentaire précis, généreux, plein d'âme est une découverte ! Autre découverte : Salomon ben Isaac, le plus grand des commentateurs, était français ! Il a vécu à Troyes, en Champagne, au XIe siècle. Mais Sylvie est romancière. Elle se demande quel genre de chapeau portait Rachi, comment vivait sa famille, qui étaient ses enfants, ses petits-enfants… Les petits-fils, grands érudits et rabbins, eux aussi, ont laissé des lettres, des commentaires. Les petites-filles ont laissé moins de traces. Sylvie en trouve une : Alouina, Elouina, la prononciation de ce nom ancien, écrit en caractères hébraïques, n'est pas claire. Sylvie nomme son héroïne Elvina. Salomon ben Isaac sera pour elle un grand-père admiré et aimé car il n'est pas seulement un grand érudit, un grand maître, mais aussi un grand-père souriant, tendre et compréhensif. L'époque et le lieu seront pour Sylvie Weil l'occasion de parler de tout ce qui désormais la passionne : les us et les coutumes (sans compter les superstitions !) du Moyen Âge, les traditions, les fêtes, les rapports entre juifs et chrétiens à l'époque de la Première Croisade et du passage de troupes de Pierre l'Ermite en Champagne, l'éducation des enfants juifs, et pas seulement celle des garçons : Rachi ne voyait rien dans la Torah interdisant l'instruction des filles ! "Le Mazal d'Elvina" sort à l'automne 2001 et c'est aussitôt un succès critique et public. Sylvie a pris le goût d'écrire pour un public adolescent. Elle songe à une suite. Ce sera "Le Miroir d'Elvina", au titre inspiré, encore, par une lecture : « Le rabbin Simon ben Isaac de Mayence possédait trois miroirs, dans l'un, il lisait le passé, dans l'autre, l'avenir mais dans le troisième, l'histoire ne dit pas ce qu'il faisait. Après la croisade et les conversions forcées, j'ai eu envie d'introduire le monde méditerranéen dans la vie d'Elvina. Pas question d'embarquer ma petite Champenoise sur un bateau en direction de l'Orient ! C'est donc l'Orient qui vient à elle sous la forme de Dulcia, que l'on surnomme très vite la fille du roi Salomon. Or cette Dulcia est promise à Obadiah, dont Elvina est amoureuse depuis longtemps ! Je ne voulais pas que la relation Elvina-Dulcia soit une rivalité bête et méchante, mais une fascination et une curiosité réciproques, menant à une véritable amitié. Je me suis servie de ma propre histoire d'amitié avec une fille de diplomate à Dakar qui a débarqué un beau jour au lycée Fénelon en clamant sur les toits que c'était beaucoup mieux là-bas, et dont nous étions toutes jalouses comme des poux ! Pour alimenter mes épisodes sur le monde méditerranéen, j'avais à ma disposition l'énorme documentation très bien conservée dans la géniza (cachette sous la synagogue) du Caire, où l'on a découvert des lettres, des comptes, des listes de trousseaux de mariage, des correspondances savoureuses de dames égyptiennes du XIIe siècle, qui, après les trois lignes de bénédictions obligatoires enchaînent sur des récriminations contre le mari voyageant au loin sans donner de ses nouvelles et surtout sans envoyer d'argent ! Tout est là ! Tout un monde : les bateaux, les pirates, les étoffes, les épices, les parfums… c'est là que j'ai trouvé mention des écharpes couleur de nuage, de rosée ou… d'oignon. J'aime bien savoir aussi ce que les gens mangeaient à chaque époque. J'ai consulté des spécialistes, des botanistes, par exemple, pour savoir ce qui poussait au XIe siècle en Égypte aussi bien qu'en France ! Ainsi, quand une jeune fille est troublée, dans le récit, je me garde bien d'écrire qu'elle est rouge comme une tomate puisqu'il ne poussait pas de tomates en France à cette époque ! Il faut trouver une autre comparaison ! Mais je m'inspire aussi de l'actualité. Par exemple, quand la communauté de Troyes s'occupe de réunir la rançon d'Obadiah, je me suis souvenue des enfants vendant de la limonade et des gâteaux dans les rues de New York pour réunir de l'argent pour les victimes du 11 septembre. J'ai décidé que mon Elvina et ses amies en ferait autant ! Enfin, le personnage du vieux mendiant qui reparaît dans les trois romans est inspiré d'un vieux clochard new-yorkais. » Mais, pour Sylvie Weil, une fois toutes ces recherches faites, le vrai, l'immense plaisir, c'est de devenir Elvina, légère sur ses pieds, à la fois sérieuse et joyeuse, encouragée et protégée par un merveilleux grand-père ! (Portrait paru dans le catalogue Medium - Printemps 2004).a
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Bibliographie (titres disponibles)
Bibliographie en tant qu'auteur⋅rice
Neuf / ISBN : 9782211083010 / 2006 / 7,00 € / Disponible

Pas facile, la vie de prophète de la Bible. Il faut se lever de bon matin et s'en aller menacer les hommes de la colère de Dieu, être de mauvais poil tout le temps et prier quand même. Et quand on s'...

Médium / ISBN : 9782211064569 / 2001 / 10,50 € / Disponible

Un mazal, dans la tradition juive, c'est un ange gardien chargé de plaider la cause de son protégé auprès de l'Éternel. Tout le monde en possède un. Sauf les animaux. Même les filles. Même Elvina la...

Bibliographie en tant qu'auteur⋅rice
TitreCollectionAnnéeDisponibilité
Jonas, le poisson et moi
Neuf2006Disponible
Le mazal d'Elvina
Médium2001Disponible
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