Molière (1622-1673). Rien ne destinait Jean-Baptiste Poquelin au théâtre : son père est tapissier du roi Louis XIV et la famille vit bien. A Paris, dans le quartier des Halles. C'est peut-être là, quand il est encore tout jeune, que naît la vocation du garçon. Il assiste en effet à tous les spectacles de la rue : depuis la mise au pilori des condamnés jusqu'au numéro des charlatans sur le Pont-Neuf et aux parades comiques qui arrêtent les badauds. Autre influence, la rencontre du célèbre...
Molière (1622-1673). Rien ne destinait Jean-Baptiste Poquelin au théâtre : son père est tapissier du roi Louis XIV et la famille vit bien. A Paris, dans le quartier des Halles. C'est peut-être là, quand il est encore tout jeune, que naît la vocation du garçon. Il assiste en effet à tous les spectacles de la rue : depuis la mise au pilori des condamnés jusqu'au numéro des charlatans sur le Pont-Neuf et aux parades comiques qui arrêtent les badauds. Autre influence, la rencontre du célèbre acteur italien Scaramouche puis celle de l'actrice Madeleine Béjart. Il abandonne ses études, renonce à la charge de son père et fonde avec la jeune femme une troupe d'acteurs : "L'Illustre Théâtre". Les débuts sont difficiles et les spectateurs rares... Alors, la troupe quitte Paris et pendant treize années à dater de 1645, elle va sillonner la France dans les plus rudes conditions. C'est alors que Jean-Baptiste, devenu Molière, tâte de la scène comme acteur et de la plume comme auteur. Les premières comédies ressemblent beaucoup aux pièces italiennes de la commedia dell'arte : farces, gesticulations, mimes, improvisations. Et c'est le retour à Paris. La troupe passe sous la protection de Monsieur, frère du Roi lui-même. Jusqu'à sa mort en 1673, Molière écrit, joue, combat pour faire valoir des idées et faire jouer des pièces qui ne plaisent pas à tout le monde ("L'école des femmes", "L'impromptu de Versailles" et surtout "Tartuffe" et "Dom Juan"); et c'est le succès à la Cour comme à la ville : chacun est séduit par la variété de son théâtre; mais il n'est pas qu'un amuseur. Il met en scène pour les dénoncer les vices les plus voyants des hommes ("Les précieuses ridicules", "Le Bourgeois gentilhomme", "Les femmes savantes", "Le malade imaginaire"...), jusqu'à créer des types universels (ne dit-on pas un harpagon en parlant d'un avare?). C'est ainsi que pour sa part il aura lutté, tout en respectant la règle de plaire au public, contre l'excès, l'intolérance et l'hypocrisie. Etre soi-même pleinement semble être la morale de cet honnête homme. Sa vie privée n'aura pas été si heureuse et ses pièces s'en font parfois l'écho. A 51 ans, Molière meurt à la tâche, en sortant de la scène où il jouait "Le malade imaginaire".
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