Ce que Claire Ubac aime explorer dans ses livres, c’est la quête de l’identité. Cette quête, on peut l’aborder à travers le voyage, la féminité, l’expression créatrice, la place dans la famille, dans la société, dans la culture d’un pays… les chemins d’accès sont infinis. Pour y aborder, le concept asiatique du yin et du yang lui est cher, c’est à dire la dualité que contient chaque thème. Dans "L’Histoire impossible à peindre" par exemple est exploré le féminin qui se trouve dans le masculin et vice-versa. Dans "L’Histoire impossible", la maturité étonnante de l’enfance et inversement, l’enfance contenue dans l’âge adulte. Dans "Le fruit du dragon", ou dans "Ouled Roumia", ce qui est le plus étranger finit par donner un accès privilégié à soi-même. Cette exploration de l’identité ne se sépare pas du parcours de l’écriture. Le mystère de «comment se tricote un récit» fait si bien écho au mystère que représente tout individu pour lui-même et pour les autres, et au delà de l’individu, la famille, la société, les autres cultures, le monde, l’espace intersidéral ! La façon dont ce parcours s’accomplit est régulièrement évoquée dans les livres de Claire Ubac : Dans "L’Histoire impossible à sécher", les narratrices apprennent au fil du livre quels choix doit faire un écrivain pour raconter et aussi comment écrire à quatre mains ; le lecteur, lui, est invité à repérer ce qui distingue le style de l’une du style de l’autre. Dans "L’Histoire impossible à peindre", la quête de soi de l’héroïne passe par l’évolution de son rapport à l’expression de son art, la peinture. Dans "Quand je ne savais pas écrire", le narrateur pose la question de l’expression avant de posséder l’outil de l’écrit. Dans "Le fruit du dragon", le récit est à deux niveaux : la narratrice propose des scénarios de films parallèles à son histoire, tout comme dans "Diablesse" le double intime de la narratrice fait ses commentaires…